lundi 24 mars 2008

La BCE se prépare à une crise financière

La BCE se prépare à une crise financière plus dure que prévu
Mercredi 19 mars 2008


















Plusieurs responsables de banques centrales européennes estiment que les remous sur les marchés financiers sont bien plus puissants qu'ils ne le pensaient jusqu'alors.




Les remous sur les marchés financiers sont bien plus puissants qu'on ne le pensait jusqu'alors et il paraît peu vraisemblable que la zone puisse s'en tirer indemne, ont constaté mercredi plusieurs responsables de banques centrales européennes.
Mais les banquiers centraux sont dans le même temps préoccupés par une inflation nourrie par la flambée des prix des matières premières, alors même que la croissance est en phase de ralentissement.
D'où un dilemne pour la BCE, qui observe le statu quo monétaire alors même que son homologue américaine réduit les taux à tour de bras, à l'exemple des 75 points de base retranchés à son taux d'intervention, ramené à 2,25% mardi.

Dilemne qui semble se traduire aussi par une absence de consensus au sein du Conseil des Gouverneurs de la banque centrale.
Le Belge Guy Quaden et le Luxembourgeois Yves Mersch ont dit tous deux chacun de leur côté que l'économie de la zone euro n'était pas immunisée contre le ralentissement observé aux Etats-Unis et qu'elle porterait la trace des turbulences des marchés financiers.

Tous deux se sont également inquiété de l'instabilité du marché des changes où l'euro a inscrit un nouveau record contre le dollar lundi.
"Pour ce qui concerne l'impact sur l'activité économique des retombées des problèmes du marché immobilier US (...) il s'avère plus puissant et plus durable qu'on ne le pensait tout d'abord", a dit Mersch lors d'une conférence. "C'est à peine si la zone euro et le Luxembourg pourront échapper à l'onde de choc du ralentissement de la demande américaine et éventuellement aux turbulences des taux ce change".
Quaden s'est fait l'écho de ces propos peu de temps après, jugeant "excessifs" les mouvements récents du marché des changes. "La crise du secteur financier aux USA est plus profonde et sans doute plus durable que prévu au premier abord et elle a des conséquence négatives pour l'activité économique aux USA", a-t-il dit, cité par l'agence Market News International.

"Cela étant dit, je note également que l'économie européenne et l'économie belge semblent bien plus résistantes que par le passé mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'elles sont à l'abri des évolutions des marchés financiers et des évolutions économiques aux USA".


SCISSION

Ces préoccupations relatives à la croissance tranchent avec le propos résolument anti-inflationniste des Allemands Axel Weber et Jürgen Stark, ce dernier siégeant au directoire, et du Français Christian Noyer.

"Fondamentalement, le message met l'accent sur une scission au sein du Conseil", constate Aurelio Maccario, économiste d'UniCredit. "Certains insistent sur la stabilité des prix, alors que Mersch et Quaden adressent un message identique qui dit que la croissance de la zone euro est remise en cause".

Noyer estime pour sa part que la hausse des prix des matières premières et des produits alimentaires constitue un défit pour la maîtrise de l'inflation et la crédibilité de la politique monétaire.

"A court terme, les récents chocs inflationnistes vont probablement maintenir l'inflation à un niveau élevé durant la majeure partie de 2008", a-t-il dit. "La mondialisation pourrait contenir pour l'avenir des risques inflationnistes plus importants que dans sa première phase".
Quaden, toutefois, n'a pas oblitéré la question de la stabilité des prix, jugeant que les dernières statistiques de la zone euro montrant une inflation annuelle de 3,3% en février, un record, n'étaient "pas bonnes".

Le mandat de la BCE lui fixe un objectif d'inflation tout proche de 2% mais inférieur à ce seuil, un mandat qu'elle n'a pu tenir huit années durant et qu'elle ne paraît pas davantage apte à respecter cette année.
Pourtant, Noyer envisage un "scénario dans lequel après environ deux mois l'inflation reculera dans la zone euro et repassera sous, mais près, des 2%".
Et d'ajouter: "Ces projections reposent sur un scénario de ralentissement économique mondial et de modération des prix des matières premières".

Les projections de l'Eurosystème ont été relevées pour l'inflation de 2008 et de 2009, donnant en moyenne 2,9% et 2,1% respectivement.
L'analyste Macario d'UniCredit pense qu'en définitive la BCE penchera davantage vers le camp des partisans d'une détente monétaire dans la mesure où l'inflation décélèrera.



Source : france24.com

dimanche 16 mars 2008

Réforme de la PAC en 2008

Réforme de la PAC : le Parlement accorde plus de flexibilité aux Etats membres
Publié: jeudi 13 mars 2008


Selon un rapport à l’initiative du Parlement sur une proposition de la Commission visant à réformer la politique agricole commune (PAC) de l’EU, les Etats membres devraient bénéficier de plus de flexibilité pour les décisions relatives aux aides directes. Cette souplesse leur permettrait d’avoir un filet de sécurité en cas de crises majeures.

D’après l’eurodéputé allemand Lutz Goepel (PPE-DE), rapporteur au Parlement sur le rapport, les structures agricoles en Europe sont très variées. Tous les problèmes ne peuvent pas être résolus avec un seul instrument. Le Parlement souhaiterait donc introduire un nouvel instrument flexible à la PAC afin de promouvoir les secteurs locaux et de créer des clauses de sauvegarde de base et une gestion des risques en cas de crise, a-t-il ajouté.
Le rapport, adopté par une extraordinaire majorité (510 voix contre 88 et 80 abstentions) insiste sur le maintien du concept d’une agriculture durable, compétitive et multifonctionnelle. L’objectif principal sera de fournir des produits alimentaires sains et sûrs en quantité suffisante et à des prix raisonnables.

Les eurodéputés ont également appelé la Commission à accorder plus d’attention aux avantages de la PAC et lui a demandé d’élaborer un calcul de rentabilité concernant la sécurité et l’autosuffisance de l’approvisionnement alimentaire et de la conservation des communautés rurales. Ils ont également demandé à l’exécutif européen de comparer les coûts potentiels de la hausse des prix alimentaires pour le consommateur, dus à l’augmentation de la demande mondiale par rapport aux dépenses publiques liées à la politique agricole.
Même si le rapport soutient largement les propositions de la Commission, le Parlement rejette toute réduction du budget total relatif au premier pilier (soutiens du marché agricoles) de la PAC jusqu’en 2013. La Commission propose de réduire le budget du premier pilier au profit du deuxième pilier sur le développement rural.

Le Parlement a également rejeté les limitations à l’aide directe ainsi que toute pratique discriminatoire liée à la taille de l’exploitation agricole et le régime juridique des paiements directs.
En ce qui concerne les quotas laitiers, les eurodéputés reconnaissent qu’il est peu probable que le système actuel soit maintenu au-delà de 2015. Ils demandent donc à la Commission de présenter un plan convainquant pour le secteur des produits laitiers pour l’après 2015, afin de garantir la poursuite de la production de lait dans toutes les régions européennes.
Même si le rapport du Parlement sur ledit « bilan de santé de la PAC » de la Commission n’a pas de valeur contraignante, l’eurodéputé danois Niels Busk (ALDE) a déclaré que la future présidence française avait déjà annoncé qu’elle tirerait les conclusions nécessaires du rapport. Il a ajouté que le Parlement attendait impatiemment les propositions de réforme de Michel Barnier.

L’exécutif européen devrait présenter des propositions législatives plus détaillées pour le bilan de santé de la PAC en mai 2008. Le Parlement sera consulté sur ces propositions qui pourraient être adoptées par les ministres européens de l’Agriculture dès la fin 2008. Si tel est le cas, les réformes entreraient en vigueur immédiatement.

Quel avenir pour l'Europe ?

"Un jour viendra où toutes les nations du continent, sans perdre leur qualité distincte et leur glorieuse individualité, se fondront étroitement dans une unité supérieure et constitueront la fraternité européenne. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant aux idées. Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes".
Il aura fallu plus d’un siècle pour que ce discours prémonitoire et prophétique de Victor Hugo, prononcé en 1849, passe de l’utopie à la réalité. Deux guerres mondiales, d’innombrables conflits intraeuropéens et des millions de morts auront jalonné cet espace de temps et fait perdre parfois jusqu’à toute espérance. Aujourd’hui, la première décennie du XXIe siècle s’ouvre sous de meilleurs auspices. Mais les risques et les défis, s’ils ont changé de nature, restent présents.

L’élargissement de l’Union s’est poursuivi selon le calendrier fixé par les institutions de l’Union.

«L’Europe a enfin pu réconcilier son histoire et sa géographie», a pu souligner une haute personnalité de l’un des nouveaux États membres. À l’avenir,l’Union devrait encore poursuivre son extension. Elle devra d’ici là, en accord avec les opinions publiques, définir ses frontières ultimes, qui seront géographiques, politiques et culturelles.
Le pacte fondateur entre nations souveraines, décidées à partager leurs destins et à exercer ensemble une partie croissante de leur souveraineté, porte sur les attentes les plus profondes des peuples: la paix, la sécurité, la démocratie participative, la justice et la solidarité. Ce pacte est en voie de consolidation sur l’ensemble du continent. Un demi-milliard d’êtres humains ont choisi de vivre sous le règne du droit et en harmonie avec des valeurs séculaires au centre desquelles se situent l’homme et sa dignité.

D’autres défis se présentent, nés de la révolution technologique en cours, qui transforme profondément l’environnement dans lequel les Européens, comme l’ensemble du monde industrialisé, sont appelés à évoluer. L’essentiel est de comprendre que ces défis ont une dimension qui dépasse les frontières traditionnelles. Le développement durable, l’équilibre démographique, le dynamisme de l’économie, la solidarité sociale, les réponses éthiques à apporter aux progrès des sciences du vivant ne peuvent plus être efficacement traités dans le cadre national. La solidarité envers les générations futures est également en jeu.

L'Europe - un marché d'idées.

L’Europe en construction touche désormais l’ensemble du continent, mais elle fait partie d’un monde en profond bouleversement. La planète est à la recherche de ses points d’équilibre. La résurgence des sentiments religieux dans le monde islamique, les épidémies et la famine en Afrique, les tentations de l’unilatéralisme en Amérique du Nord, l’explosion démographique et économique en Asie et les délocalisations industrielles sont autant de phénomènes qui concernent aussi l’Europe. Celle-ci doit à la fois se concentrer sur son propre développement et s’immerger dans la globalisation. L’Union a encore beaucoup de progrès à accomplir avant de s’exprimer d’une seule voix et d’être un acteur crédible sur la scène diplomatique stratégique et politique du monde.

Les institutions de l’Union ont fait leurs preuves, mais elles doivent être adaptées pour faire face à la révolution du nombre et à l’accroissement des tâches de l’Union. Plus le nombre de membres de l’Union s’accroît, plus les forces centrifuges menacent. Les visions d’intérêts à court terme devront s’effacer devant les priorités du long terme. Les acteurs de cette aventure sans précédent doivent mesurer leurs responsabilités en agissant de telle sorte que l’ensemble institutionnel européen continue à fonctionner efficacement. Toute réforme décisive du système actuel doit garantir la pluralité et le respect des différences qui constituent la richesse des nations d’Europe. Elle doit aussi se concentrer sur le processus de décision. La recherche systématique de l’unanimité conduirait à la paralysie. Seul un système politique et juridique accompagné de poids et de contrepoids (checks and balances), et fondé sur le vote majoritaire pourra fonctionner.

La Constitution, adoptée par les vingt-cinq chefs de gouvernements à Rome, en octobre 2004, répond à l’exigence d’une simplification des traités et d’une meilleure transparence des processus de décision au sein de l’Union. Le citoyen doit savoir "qui fait quoi en Europe" pour se sentir concerné, participer aux élections européennes et apporter son soutien à l’idée européenne. La Constitution clarifie les compétences entre l’Union, les États et les régions. Elle établit que la construction européenne se fonde sur une double légitimité: celle des peuples dont peuvent se prévaloir directement les citoyens et celle des États qui reste le cadre légitime des sociétés.
Le cadre constitutionnel dont les vingt-sept États membres décideront finalement de doter l’Union à partir des discussions qui reprendront en 2007 devra être ensuite adopté soit à travers les ratifications parlementaires nationales, soit à travers des consultations populaires directes. En tout état de cause, l’immense effort d’information déjà amorcé et promu en 2006 à l’initiative de la Commission européenne, sous le signe du "Plan D" — comme démocratie, dialogue, débat — doit être poursuivi pour remporter l’indispensable soutien de l’opinion publique européenne.

Union Méditerranéenne

L'Union méditerranéenne de Sarkozy approuvée mais édulcorée par ses partenaires européens


Une belle photo de famille mais une grosse couleuvre à avaler. Au prix d’un important «compromis», Nicolas Sarkozy a réussit à faire passer son projet d’Union pour la Méditerranée auprès de ses partenaires européens.


L’initiative ne se fera pas sans Bruxelles comme le président l’avait envisagé lors de sa campagne en 2007, mais s’inscrira dans la continuité du «processus de Barcelone» initié par l’Union européenne. La Commission européenne et la présidence de l’UE devront travailler d'ici au prochain sommet de juin sur les modalités du projet.


Une relance du processus du Barcelone


Pour vaincre les réticences de plusieurs pays, en particulier de l'Allemagne, la France avait dû toutefois au préalable nettement édulcorer son projet initial. Au final il consistera essentiellement à insuffler un nouvel élan au processus dit de Barcelone sur les partenariats euro-méditerranéen, lancé en 1995 et qui a donné peu de résultats. Paris a notamment accepté que tous les pays de l'UE, et pas seulement les riverains de la Méditerranée comme la France l'envisageait au départ, soient pleinement associés à l'initiative. L'Allemagne ne voulait pas être tenue à l'écart.

«Il a fallu trouver un compromis avec les pays non riverains, dont je comprends parfaitement qu'ils aient envie de se sentir concernés», a reconnu Nicolas Sarkozy. «C'est un compromis, c'est incontestable mais c'est difficile de faire l'Europe sans faire des compromis», a ajouté le président, soudain modeste.


Des projets plus consensuels que politiques.


Le processus de Barcelone est handicapé depuis sa naissance par l'opposition entre Israël et les pays arabes. Une dizaine de pays du sud méditerranéen y sont impliqués: Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Territoires palestiniens, Syrie, Tunisie et Turquie, rejoints depuis 2007 par la Mauritanie. La Libye a un statut d'observateur.

Le Premier ministre slovène Janez Jansa a relativisé l'ambition politique de l'Union pour la Méditerranée. «Les nouvelles idées que contient le projet ne visent pas à trouver une solution aux problèmes du Proche-Orient ou aux problèmes entre Israéliens et Palestiniens. Il y a d'autres instruments» pour cela, a-t-il dit. L'idée désormais est de se concentrer sur une série de projets concrets, notamment dans le secteur de l'environnement.


L'Union doit être officiellement lancée le 13 juillet lors d'un sommet rassemblant tous les Etats de l'UE et les pays riverains du sud, sous présidence française de l'Union européenne. Outre la définition précise des projets de l'Union se posera une autre difficulté: la question du financement des projets. Plusieurs des partenaires de la France n'entendent pas débourser un euro de plus que ce qui est déjà prévu pour la Méditerranée.


Source : 20minutes.fr