vendredi 13 juin 2008

Les oubliés du miracle irlandais ont massivement voté non


Le "Tigre celtique" les avait relégués au second plan, le non au traité de Lisbonne les remet sous les feux de la rampe: ce sont les oubliés du boom économique irlandais, les électeurs des quartiers pauvres de la capitale et des campagnes éloignées des centres financiers et des usines high-tech.
A Dublin, les circonscriptions ouvrières du centre-ville et des quartiers ouest ont voté non, tandis que les banlieues aisées figurent parmi les rares portions du pays à avoir soutenu le mini-traité européen. "J'habite à Ballyfermot et je n'ai reçu aucun prospectus pour le oui dans ma boîte aux lettres", affirme Tony O'Connell. Ce "job coach" de l'agence pour l'emploi du quartier ajoute: "La réalité de la vie –la violence, l'alcoolisme, la drogue– ne touche pas les zones qui ont voté oui."


"Je craignais la privatisation du service de santé"


Ballyfermot est de ces quartiers à la réputation crasseuse qui nourrissent les romans de Roddy Doyle et les pages "faits divers" des tabloïds. Pour O'Connell:
"Ici, c'était un point noir dans les années 1980 et le quartier ne s'est jamais débarrassé de cette étiquette, malgré le boom. Des tas de jeunes quittent l'école, très peu vont à l'université."
Dans les rues, les affiches du non règnent en maîtres. Pas un seul "yes" en vue. Selon le job coach, seuls les élus de Sinn Féin, le parti nationaliste de gauche autrefois associé à l'IRA, sont venus faire campagne devant le centre commercial local –contre le traité.
A quelques rues de l'agence pour l'emploi, Nicola, une jolie rousse de 26 ans, promène ses deux enfants avant la pluie qui menace. La naissance du troisième est pour bientôt: "Je suis contente que ce soit non. Je craignais la privatisation du service de santé", déclare-t-elle. Elle explique que le quartier abrite de nombreuses personnes âgées et des familles qui bénéficient d'une prise en charge publique de leurs frais médicaux, une couverture réservée ici aux revenus les plus modestes.
"J'ai aussi entendu parler de la guerre. Avec tout ça, pas étonnant que la majorité ait voté non", ajoute-t-elle. Les projets de Défense européenne ont en effet hérissé les partisans de la neutralité irlandaise pendant toute la campagne, malgré l'exemption d'obligations militaires obtenue par l'Irlande après un premier non au traité de Nice en 2001.


"Je n'ai pas compris un iota du texte"


Dans un pays en plein coup de frein économique, les inquiétudes s'accumulent pour les habitants des quartiers défavorisés. L'ANPE irlandaise organise justement cette semaine un forum de l'emploi à l'étranger pour les ouvriers du bâtiment, dont les employeurs licencient à tour de bras. Après plusieurs années d'embauche massive de plombiers polonais et autres maçons lettons pour alimenter la frénésie immobilière du pays, les Irlandais se voient désormais proposer des jobs sur les chantiers de Stockholm, Bruxelles ou... Varsovie.
Mais pour Tony O'Connell, la raison principale du rejet du traité reste l'incompréhension des électeurs devant un texte illisible. "J'ai voté non à ce traité pour deux raisons, dit-il. La première: je n'en ai pas compris un iota. La seconde: je me suis dit que les Français, les Allemands, etc. devraient aussi pouvoir en débattre. On ne peut pas contourner la démocratie."
Source : rue89.com
Référendum irlandais: clôture du scrutin, les Européens suspendus au résultat


Jeudi 12 juin 2008, 23h48.Les bureaux de vote ont fermé jeudi soir en Irlande après un référendum-couperet sur le traité européen de Lisbonne, laissant près de 500 millions d'autres Européens suspendus au résultat d'un scrutin à l'issue très incertaine qui ne sera pas connu avant vendredi.
Le scrutin a été clos à 22H00 (21H00 GMT), après quinze heures de vote. Le décompte ne commencera que vendredi à 09H00 (08H00 GMT) pour des résultats attendus en fin d'après-midi.
Le Premier ministre français François Fillon a estimé jeudi soir qu'il n'y aurait "plus de traité de Lisbonne" en cas de rejet du texte par les Irlandais "sauf à reprendre le dialogue avec le peuple irlandais". "On verra l'initiative qu'il faudra prendre", a ajouté le Premier ministre sur France 2.
Son homologue irlandais Brian Cowen s'était dit "confiant" jeudi après-midi en allant voter à Tullamore (centre). Les récents sondages donnent le "oui" et le "non" au coude à coude, voire le "non" en avance. "J'ai mené (la campagne) du mieux que j'ai pu, ... j'ai parcouru tout le pays, j'ai parlé de tous les problèmes", a-t-il déclaré aux journalistes.

L'Irlande est le seul des 27 à se prononcer par référendum, comme l'y oblige sa constitution. Les autres pays ont opté pour une ratification parlementaire, ce que 18 capitales ont déjà fait.
En Grande-Bretagne, où le Premier ministre Gordon Brown a refusé d'organiser un référendum malgré les demandes pressantes de l'opposition, le processus de ratification au Parlement va se poursuivre, que les Irlandais votent pour ou contre le traité, a indiqué à l'AFP une source diplomatique.
La perspective d'un rejet du traité par 4,2 millions d'Irlandais, soit moins de 1% des 495 millions d'Européens, a réveillé le spectre du rejet de la Constitution européenne en 2005 par la France et les Pays-Bas, ainsi que de celui du traité de Nice, lors d'un référendum en 2001 en Irlande.

Il avait alors fallu organiser un deuxième vote sur l'île pour faire adopter le texte. Mais il n'y aura pas de second référendum cette fois-ci, a assuré le gouvernement.
Certains "nonistes" ont prédit une hausse de l'imposition, la fin de la neutralité militaire irlandaise, voire l'obligation de légaliser l'avortement, encore interdit en Irlande. Des craintes démenties par les partisans du "oui".

Mais une des raisons principales du "non" est la méconnaissance qu'ont les électeurs du traité, si l'on en croit les récentes enquêtes.
"Si vous ne comprenez pas, vous devez voter non", confirme Donald O Donahue, votant à Drumcondra, coeur ouvrier et populaire de Dublin et "capitale du non" lors du référendum de 2001. "Je ne vais pas signer un contrat que je ne comprends pas", expliquait le quinquagénaire.
Conscient que la participation sera une des clefs du scrutin, l'Irish Times a appelé ses lecteurs à "exercer (leur) droit de vote". Le quotidien rappelle que, lors du référendum de 2001, une participation inférieure à 35% avait permis à "une minorité" de "non" d'entraîner un rejet du traité de Nice.

Aucun chiffre officiel de participation n'était disponible jeudi tard dans la soirée mais une estimation de la radio-télévision irlandaise RTE faisait état d'une participation d'environ 40%, soit seulement quelques points de plus que le plus-bas atteint en 2001.
Le camp du "oui" regroupe l'ensemble des formations parlementaires, à l'exception du parti nationaliste Sinn Féin, qui ne compte que quatre députés sur 166.
Mary Lou McDonald, responsable de la campagne du Sinn Féin, a dit "espérer un forte participation", citée jeudi sur le site internet de l'Irish Times. Egalement sur ce site, l'homme d'affaires Declan Ganley, fer de lance du "non", a appelé les Irlandais à envoyer "un message clair" à Bruxelles en vue d'une renégociation du traité pour qu'il soit plus démocratique, responsable et transparent.


Référendum :

L'Union européenne suspendue au vote des Irlandais sur le traité de Lisbonne

Trois millions d'électeurs doivent se prononcer sur le traité simplifié lors d'un référendum à l'issue très incertaine. Un rejet risquerait de plonger l'UE dans une nouvelle crise de confiance.

Près de 500 millions d'Européens sont suspendus au vote des trois millions d'électeurs irlandais qui se prononcent, jeudi 13 juin depuis 8h00, heure française, sur le traité simplifié de Lisbonne lors d'un référendum dont le résultat est très incertain malgré la campagne du gouvernement pour le "oui".Le camp du "non" semble avoir gagné du terrain à mesure que se rapprochait l'échéance. Les adversaires du traité, qui est censé remplacer sous une forme simplifiée le projet de constitution rejeté en 2005 par la France et les Pays-Bas, se sont hissés en tête d'un sondage la semaine dernière.

"Je n'y comprends rien"

"Je l'ai lu et je n'y comprends rien", déclare Tony Connell, employé de banque de 42 ans. "Les gens qui votent 'oui' essaient de vous faire voter 'oui' par peur au lieu de vous dire pourquoi il faudrait voter 'oui'."Des 27 Etats de l'UE, qui comptent environ 490 millions d'électeurs, l'Irlande est le seul à soumettre à référendum un texte qui donnerait à l'Union un président du Conseil élu pour un mandat de deux ans et demi renouvelable, un haut représentant pour la politique étrangère disposant d'un service diplomatique étoffé, un système de décision plus démocratique ainsi qu'un rôle accru pour les parlements européen et nationaux.La constitution irlandaise requiert un référendum pour tout sujet amendant la loi fondamentale de l'île. Le vote porte moins sur le texte du traité que sur les changements qui en découlent pour la constitution du pays.La plupart des formations parlementaires, les milieux d'affaires, la confédération des syndicats et un puissant lobby agricole ont fait campagne pour le "oui". Mais ils notent que la complexité du texte a éveillé la méfiance des électeurs.Les adversaires du traité, notamment le parti nationaliste du Sinn Fein, accusent Bruxelles de vouloir faire accepter aux Irlandais une réforme institutionnelle portant atteinte à la démocratie et menaçant leur neutralité militaire traditionnelle.Margaret O'Sullivan, fonctionnaire de 58 ans, confie que les effets bénéfiques de l'adhésion à l'UE la poussent à voter "oui" bien qu'elle ne comprenne pas l'intégralité du document. "Je crois que ce sera très serré, dit-elle. Il fait beau et j'espère qu'il y aura une bonne participation."

Risque de rejet

Les dirigeants européens ont exhorté les Irlandais à ratifier le traité pour éviter de plonger l'UE dans une nouvelle crise de confiance. Mais aux yeux des analystes, les interventions extérieures risquent de provoquer une réaction de rejet chez des Irlandais à l'esprit d'indépendance chatouilleux.Mary Harney, ministre de la Santé, a ainsi invité mardi Bernard Kouchner à s'abstenir de commentaires peu constructifs, le chef de la diplomatie française ayant fait valoir que l'Irlande avait "beaucoup compté sur l'argent de l'Europe" et serait "la première victime d'un non éventuel".Pour l'Irish Times, néanmoins, "un rejet du traité de Lisbonne serait préjudiciable à l'Europe et plus encore à l'Irlande" au moment où celle-ci subit les atteintes d'une baisse du secteur immobilier et de la crise du crédit.Pour neuf des dix économistes de Dublin consultés la semaine dernière par Reuters, le "oui" serait le meilleur garant de la prospérité future en préservant la confiance des investisseurs. Les milieux d'affaires soutiennent massivement le traité.Ses adversaires estiment qu'il permettrait à l'UE de forcer l'Irlande à relever la faible taxation des entreprises, qui a attiré les investisseurs dans le pays et encouragé des groupes comme Google et Yahoo à y établir leurs sièges.Pour Peter Sutherland, ancien procureur général d'Irlande et commissaire européen, une victoire du "non" entraînerait soit la mort du traité, soit une scission entre son pays et d'autres Etats de l'UE qui lui diraient: "Ce n'est pas notre problème, c'est le vôtre, Irlandais, vous devez maintenant trouver une marche à suivre ou nous laisser poursuivre la marche".

La Grande-Bretagne poursuivra son processus de ratification

Quelle que soit l'issue du vote irlandais, la Grande-Bretagne a décidé de poursuivre son propre processus de ratification parlementaire du traité européen de Lisbonne, a indiqué jeudi une source diplomatique britannique à l'AFP.Un examen du traité est programmé la semaine prochaine à la Chambre des Lords, la chambre haute du parlement britannique. Sa ratification avait été approuvée en mars par la Chambre des Communes.Cette mise au point est une réponse aux inquiétudes de certains diplomates européens, qui redoutent qu'un rejet du traité en Irlande n'incite les pays les plus eurosceptiques, comme la Grande-Bretagne ou la République tchèque, à abandonner le processus de ratification parlementaire.

Source : nouvelobs.com
UE : en attendant la présidence française

La France succède à la Slovénie à la présidence de l'Union européenne le 1er juillet pour une période de six mois.
Une présidence qui ne s’annonce pas d’ores et déjà comme une sinécure, avec avant même le passage de relais, la question du Traité institutionnel européen simplifié, dont la ratification dépend du référendum irlandais à ce sujet, l’Irlande étant le seul pays de l’UE à soumettre le texte au scrutin populaire.
Nicolas Sarkozy a de son côté multiplié les contacts avec les membres de l’UE pour préparer sa gouverne, dont le principal objectif est justement la mise en oeuvre de ce traité de Lisbonne, dont il est à l’origine.


L'axe Paris-Berlin

Après avoir tourné la page des « malentendus » avec l’Autriche sur les questions européennes en mai, puis une visite remarqué en Grèce, Nicolas Sarkozy a réaffirmé l’importance de l’axe Paris-Berlin lors de son déplacement en Bavière le 9 juin pour un sommet franco-allemand avec la chancelière Angela Merkel à propos des questions du climat, de l’énergie et de la défense en Europe.La question du traité de Lisbonne n’a d’ailleurs pas manqué de s’inviter à ce sommet de Straubing.

Lors d’une conférence de presse, la chancelière allemande et le chef de l’Etat français ont souligné leur accord sur une réaction commune au résultat du référendum irlandais, quel qu’il soit. Ainsi Angela Merkel déclarait-elle : « vous pouvez prévoir qu'il y aura une réaction franco-allemande commune, quelle que soit l'issue du scrutin ». A Nicolas Sarkozy de confirmer : "C'est aux Irlandais d'en décider. Mais ce que nous avons décidé avec Mme Merkel c'est que, quoi qu'ils se passe, la réaction sera franco-allemande", a-t-il confirmé. "Et quel que soit le choix des Irlandais, il y aura une initiative franco-allemande", a-t-il ajouté.Une position commune qui affirme la solidité du couple franco-allemand qui battait sérieusement de l’aile ces derniers temps.

Ainsi Le Monde daté du 8-9 juin, à la veille du sommet bavarois, faisait des variations sur le thème « je t’aime, moi non plus » : « malgré les efforts répétés des deux côtés, le courant ne passe pas », « Faute de s’aimer, ils se parlent franchement », ou encore, « L’Allemagne n’arrive pas à cerner son homologue français ».L’entente cordiale est toutefois de rigueur et Angela Merkel déclarait au journal local bavarois Strauinger Tagblatt à la veille du sommet bilatéral : « L’Allemagne va soutenir de toutes ses forces la présidence française de l’UE, comme Nicolas Sarkozy a soutenu notre présidence ».

Les objectifs de la présidence française

Lors de son déplacement à Athènes le 6 juin, Nicolas Sarkozy a énuméré devant les parlementaires grecs les priorités de la présidence française de l’UE : « la lutte contre le changement climatique, l'énergie, l'immigration, la défense et la sécurité, l'agriculture".Nicolas Sarkozy a particulièrement insisté devant les députés grecs sur "le pacte européen sur l'asile et l'immigration" qu'il proposera aux 26 autres membres de l'UE. Il a ainsi assuré à Athènes, confronté à un afflux massif d'immigrés en route vers l'Europe de l'ouest, que ce problème était aussi "le problème de la France". Il s'est dit partisan d'un système de garde-frontières européens, vieille revendication grecque, voire d'un système "de navires de garde-côtes communs entre les Français et les Grecs".

Si les points d’accord entre la France et ses partenaires européens sont mis en avant, le bât blesse sur le chapitre fiscal. Ainsi, lors d’une rencontre à Vienne entre la ministre française de l’Economie, Christine Lagarde et le vice-chancelier autrichien Wilhelm Molterer, elle déclarait que « Sur le dossier TVA nous ne voyons pas à ce stade de marge de manoeuvre pour un accord ».

Les questions de fiscalité doivent être décidées à l'unanimité des 27 Etats membres de l'Union européenne. « Mais il ne faudrait pas que sous prétexte d'unanimité on ne discute pas » sur ce sujet au sein du conseil des ministres de l'Economie et des Finances de l'UE, a ajouté Christine Lagarde.

La Commission européenne a promis de faire d'ici juillet une proposition sur les taux réduits de TVA qui divergent encore selon les Etats membres.Autre sujet fiscal, celui de la TVA sur les carburants. Nicolas Sarkozy avait proposé aux ministres des finances de la zone euro de plafonner la TVA sur les carburants, afin de limiter les effets de la hausse du cours du brut. Proposition rejetée, le premier ministre François Fillon précisant que si certains partenaires sont « réservés », d’autres sont plutôt ouverts » à cette idée.


La question sera remise à l’ordre du jour du prochain Conseil européen, qui rassemble les chefs d’Etat et de gouvernement des 27 Etats membres, des 19 et 20 juin, à une dizaine de jours de la présidence française.

La question du déficit français

Autre pomme de discorde, le déficit budgétaire français. Alors que Paris s’apprête à prendre la gouverne européenne, la France accuse un déficit budgétaire record qui la désigne comme l’un des plus mauvais élèves des 27, avec l’Italie.Ainsi, fin mai, la Commission européenne rappelait à l’ordre Parissur la question budgétaire en invitant Paris à redoubler d’efforts pour réduire son déficit qui, selon Bruxelles, frise dangereusement la limite autorisée de 3% du PIB (produit intérieur brut).

En avril 2007, les ministres des Finances de l’UE s’étaient engagés a effacer leurs déficits publics en 2010 au plus tard. Mais arrivé au pouvoir le mois suivant, Nicolas Sarkozy obtenait de facto un délai supplémentaire de deux ans, courant jusqu’en 2012, pour la France arguant d’une croissance moins soutenue qu’escomptée.Paris s’était d’autre part fait tapé sur les doigt en août 2007, lors du fameux « paquet fiscal » octroyé par Bercy d’un montant de 15 milliards d’euros, pointant un manque à gagner des finances publics devant faire face à un déficit abyssal.Le président de l’Eurogroup, Jean-Claude Junker est de son côté revenu à la charge début juin, insistant sur le devoir « absolu » des pays de la zone euro de présenter des budgets équilibrés en 2012 visant implicitement la France, par ce rappel à l’ordre.

Depuis, une bataille de chiffre oppose Paris à Bruxelles, Nicolas Sarkozy ayant suggéré à la Commission européenne de réviser ses estimations sur le déficit français, à la suite de bons chiffres de croissance en 2007 et au premier trimestre 2008. « Si l’Insee a revu ses chiffres à la hausse, peut-être que Bruxelles peut aussi s’interroger sur ses chiffres, mais je ne veux pas polémiqué », avait déclaré le chef de l’Etat le 16 juin. « Cela fait 35 ans que la rance présente un budget en déficit, comment voulez-vous qu’en douze mois nous puissions rétablir la totalité des déficits » s’interrogeait le président français.

Coût de la vie et coûts de la main d'oeuvre

La présidence française de l’UE arrive également au moment critique d’une explosion des prix de l’alimentaire. Une crise non pas européenne, mais mondiale.Du lait au pain en passant par l'huile, l'augmentation des prix alimentaires en Europe a atteint au printemps un niveau record. Les denrées alimentaires coûtaient en avril dans l'UE en moyenne 7,1% de plus qu'un an plus tôt, et en mars 7,2%, d'après l'office européen des
statistiques Eurostat. Un taux inédit depuis le début de la collecte de ces données en 1996, et bien davantage que l'inflation globale, qui était de 3,6% en avril et de 3,8% en mars.Les augmentations sont pour certaines très sensibles : les produits laitiers et céréaliers pèsent ainsi, avec la viande, 60% des dépenses alimentaires des ménages. Certains consommateurs européens commencent ainsi à avoir du mal à remplir leur panier, confrontés par exemple à une augmentation de 38,4% du pain et des céréales en Bulgarie, ou de plus de 30% du lait, du fromage et des oeufs en Estonie, en Lettonie ou en Slovénie.En France, moins durement touchée, la hausse atteint quand même 11,1% pour les produits laitiers, 10,3% pour les matières grasses, 6,6% pour le pain et les céréales.La commissaire à l'Agriculture Mariann Fischer Boel voit dans les projets en cours de réforme de la politique agricole commune (PAC) européenne la meilleure réponse à la crise. Elle veut supprimer certaines restrictions à la production comme les quotas laitiers ou la jachère.Cette crise s’accompagne d’une très grande diversité des salaires entre les 27 Etats membres.


Exprimés en euros, le coût horaire moyen de la main-d'oeuvre dans les 27 pays de l'Union européenne atteignait 20,35 euros, selon l'Office européen des statistiques, Eurostat. Cette étude a été réalisée sur la base des chiffres de l'année 2006, derniers disponibles pour la majorité des pays des pays.Tandis que la Suède arrive en tête avec 32,16 euros, devant le Danemark (31,98 euros), le Luxembourg (31,98 euros également) et la Belgique (31,58 euros), quatre pays entrés dans l'UE lors des élargissement à l'Est depuis 2004 ferment la marche: la Bulgarie (1,65 euro), la Roumanie (2,68 euros), la Lettonie (3,41 euros) et la Lituanie (4,21 euros).

La France affiche un coût horaire de 30,31 euros et le Royaume-Uni de 24,47 euros.

vendredi 6 juin 2008

Lettre de Marie-Noëlle Lienemann aux irlandais trois ans après le NON français

Lettre publiée par Marie-Noëlle Lienemann sur son blog

Chers amis irlandais,


Je vous remercie de votre aimable invitation et regrette de ne pouvoir être des vôtres aujourd’hui.J’aurais aimé pouvoir venir débattre avec vous ce 29 mai, trois ans, jours pour jours, après le vote NON de mes concitoyens au référendum sur le projet de constitution européenne et expliquer les raisons qui ont amené des européens convaincus, de gauche, membre du PS français à le refuser.Nous sommes nombreux, à gauche, en Europe et tout particulièrement en France, à espérer que votre peuple votera NON au référendum sur le projet de traité de Lisbonne et que votre refus permettra une réorientation profonde de la construction européenne.
D’abord, soyons clairs, ce traité ressemble comme deux gouttes d’eau à la constitution que les peuples français mais aussi néerlandais ont rejetée. Il est présenté différemment, mais le texte est à quelques nuances près identiques, en particulier sur les points majeurs qui avaient justifié notre NON.
Nous refusons de consolider une certaine idée de la construction européenne, qui progressivement s’impose en s’éloignant des intentions des pères fondateurs de l’Europe, à savoir la constitution d’une vaste zone de libre échange, (sans pouvoir politique et sans arbitrage démocratique, capable de réguler, d’agir sur l’économique, le social, la monnaie) et un espace de concurrence généralisée qui au lieu d’organiser la solidarité entre les pays, les régions et entre les travailleurs, place comme valeur commune essentielle la compétition permanente qui oppose les peuples plutôt que de les unir.
Nous n’acceptions pas de durablement installer l’omnipotence de la Banque centrale Européenne, la plus indépendante du monde, qui décide totalement seule de la politique monétaire, si importante pour notre industrie (surtout pour nos exportations) et notre économie. De surcroît nos n’acceptons pas que le mandat donné à la BCE soit quasi essentiellement la lutte contre l’inflation, négligeant complètement la croissance et l’emploi.
Nous voulions la création d’un gouvernement économique européen capable de peser sur des décisions de la BCE et de mieux coordonner nos politiques au service de la croissance. Rien de tout cela ne s’y retrouve ! C’est même l’inverse !Rien non plus sur les convergences sociales permettant progressivement une harmonisation, vers le haut, des standards sociaux de bases comme le salaire minimum. Rien contre le dumping social et fiscal au sein de l’Union. Le vote à l’unanimité sur la fiscalité constitue un blocage inacceptable ; Il condamne toute action pour une juste répartition des richesses à laquelle la gauche est particulièrement attachée. Cette dissymétrie entre la reconnaissance du dogme de la « concurrence libre et non faussée » posée comme un principe intangible et le refus de tout outil de régulation et de répartition nous prépare un avenir inquiétant avec un accroissement des inégalités et de la pauvreté.

Le texte du traité accroit le libre échangisme sans règle entre l’Union Européenne et le reste du monde en durcissant dans un sens encore ultralibéral le traité de Rome. Il est ajouté (article 10A) au texte initial du traité à la fin de la phrase « l’union contribue à la suppression progressive des restrictions aux échanges internationaux et aux investissements directs ainsi qu’à la réduction des barrières douanières » le mot et « autres » ce qui revient à priver l’union de la possibilité de conditionner ses échanges au respect de normes environnementales sou sociales rigoureuses. Chacun voit bien, en particulier pour lutter contre le changement climatique ou dans la mise en place de réglementation pour les produits chimiques que cela constitue un frein considérable car sans ces exigences à nos frontières nos entreprises risquent de refuser des réglementations ambitieuses ou de délocaliser !

Même enjeux sur les services publics qui ne sont en rien défendus et risquent de disparaitre au profit de la concurrence généralisée, cela peut même de concerner la santé !Il est clair que ce nouveau traité tourne le dos à toute perspective d’une Europe plus sociale, plus solidaire et n’accroit pas réellement la démocratisation des institutions permettant aux citoyens de l’Union de mieux se faire entendre.Alors les Irlandais ont entre leurs mains la possibilité d’obliger les institutions européennes à repenser notre avenir commun en des termes nouveaux et un Non venu de votre pays exigerait sans doute que, dans nos Etats, la voix puisse à nouveau être donnée aux citoyens. Sinon les mêmes décideurs qui nous imposent depuis des années des choix anti sociaux et bureaucratiques pourront continuer à faire l’Europe sans les peuples et parfois contre eux.


Marie-Noëlle LIENEMANN

Députée Européenne

Ancienne Ministre

Membre de la direction du Parti Socialiste Français

dimanche 1 juin 2008

Commission européenne - stratégie politique annuelle pour 2009

La Commission a présenté en février 2008 sa stratégie politique annuelle, qui définit ses priorités pour 2009.
Ce document expose les objectifs de la Commission dans cinq domaines prioritaires : la croissance et l'emploi ; le changement climatique et l’Europe durable; la réalisation de la politique commune de l’immigration ; le citoyen d'abord etl’Europe en tant que partenaire mondial. La Commission souhaite également susciter le débat sur le marché intérieur, l’agenda social et le réexamen du budget.
La Commission est convaincue que l’UE doit continuer à privilégier les politiques présentant un intérêt direct pour les citoyens. Des initiatives seront présentées pour leur simplifier la vie lorsqu’ils exercent leur droit à la libre circulation au sein de l'Union ou lorsqu'ils voyagent en dehors de l'UE. La création d’un espace commun de justice se poursuivra, notamment en garantissant la reconnaissance mutuelle des jugements dans l’UE et en améliorant l’accès à la justice pour les citoyens de l’UE.
Dans le domaine de la santé publique, diverses initiatives seront présentées dans le cadre de la mise en oeuvre de la stratégie européenne en matière de santé, adoptée en 2007. En outre, la sécurité des patients sera abordée par le biais d’une proposition sur les dispositifs médicaux.
Les critères définis dans des domaines tels que la santé et la sécurité sur le lieu de travail, l’égalité hommes-femmes, la libre circulation des personnes et la lutte contre les discriminations doivent être efficacement appliqués et évalués, et être renouvelés le cas échéant. Parmi les actions clés envisagées en 2009 en matière de santé et de sécurité, trois grands thèmes à retenir :
- Amélioration de la sécurité et de l'efficacité des appareils médicaux dans le marché unique
- Rapport d'étape sur les mesures traitant des risques et avantages potentiels que comportent les nanomatériaux pour la santé humaine et l'environnement
- Poursuite de la mise en oeuvre du règlement REACH, en particulier des nouveaux systèmes d'autorisation et de restriction des substances chimiques hautement préoccupantes.

Pour plus d’informations : http://ec.europa.eu/atwork/synthesis/index_fr.htm

mercredi 28 mai 2008

Sarkozy "persiste et signe" pour plafonner la TVA sur le pétrole





Le chef de l'Etat compte toujours demander à l'UE de plafonner la TVA pour limiter les effets de la flambée des cours du brut. L'idée avait été fraîchement accueillie par Bruxelles.




Nicolas Sarkozy a réitéré mercredi 28 mai sa proposition de plafonner le prélèvement de la TVA sur les produits pétroliers pour limiter les effets de la flambée des cours du brut, accueillie sans enthousiasme à Bruxelles. "C'est une proposition et j'entends qu'elle soit étudiée avant que d'être rejetée (...) voilà ce que j'ai dit, je persiste et je signe", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue polonais Lech Kaczynski."Est-ce qu'on doit appliquer la même fiscalité proportionnelle aux prix avec un baril qui a triplé, qui a doublé en un an, qui a triplé en trois ans, c'est quand même une question qu'il n'est pas absurde de poser !", s'est exclamé le président français en réponse à la question d'un journaliste.





"Mauvais signal" aux producteurs de pétrole





Lors d'un entretien sur la radio RTL, Nicolas Sarkozy avait suggéré aux pays de l'Union européenne de plafonner le prélèvement de la TVA sur les produits pétroliers, afin de limiter les effets de la hausse des cours du brut."A d'autres occasions où les prix pétroliers étaient en question, la Commission avait dit que modifier la fiscalité sur les carburants pour combattre la hausse des prix du pétrole serait un très mauvais signal pour les pays producteurs de pétrole", avait rappelé le porte-parole de la Commission pour les questions d'énergie.





Source : nouvelobs.com
Les nouveaux entrants de l'UE vont pouvoir travailler en France


Au 1er juillet, seront désormais autorisés à travailler librement sur le sol français les ressortissants de Pologne, République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie et Slovénie.


Nicolas Sarkozy, en visite en Pologne, a annoncé, mercredi 28 mai, l'ouverture avancée au 1er juillet 2008 de son marché du travail à huit pays post-communistes entrés dans l'UE en 2004. "Je vous confirme que toutes les barrières seront levées à compter du 1er juillet c'est-à dire avec un an d'avance", a dit le président français dans une conférence de presse conjointe avec son homologue polonais Lech Kaczynski. "Je crois à l'Europe, j'essaie de le démontrer ici en Pologne", a-t-il ajouté.La mesure concerne la Pologne et les sept autres pays post-communistes entrés dans l'UE en 2004 (République tchèque, Slovaquie, Hongrie, Estonie, Lettonie, Lituanie et Slovénie).


Régime dérogatoire


Les travailleurs roumains et bulgares, dont les pays sont membres de l'UE depuis le 1er janvier 2007 seulement, resteront soumis à un régime dérogatoire.Lors de l'élargissement de l'UE à l'est en 2004, la France avait choisi de fermer son marché du travail aux nouveaux citoyens de l'UE contrairement à la Grande-Bretagne, la Suède ou l'Irlande.En France, des mouvements populistes avaient agité la menace des "plombiers polonais" à bas coûts pour persuader les Français de voter non au référendum sur la Constitution européenne en 2005.


Source : nouvelobs.com

vendredi 9 mai 2008

9 Mai : Fête de l'Europe

Le 9 mai, des origines à nos jours





Le 9 mai 1950, sur proposition de Jean Monnet, Robert Schuman, ministre des Affaires étrangères français, fait une déclaration historique dans le salon de l'Horloge du Quai d'Orsay : il appelle à la mise en commun sous une autorité internationale des productions française et allemande de charbon et d'acier.


Ce projet, visant à assurer la paix en Europe, est aujourd'hui considéré comme l'acte de naissance de la construction européenne. Il est à l'origine de la première communauté européenne : la CECA (Communauté européenne du charbon et de l'acier) qui voit le jour en 1951.Sur ce modèle, d'autres communautés vont suivre, dont la plus connue est la Communauté économique européenne (1957). Ces communautés, créatrices de solidarités, ont consolidé les rapports entre les Etats européens. Elles se sont élargies et approfondies pour donner naissance à l'Union européenne telle que nous la connaissons aujourd'hui.





La Journée de l'Europe est célébrée chaque année le 9 mai dans tous les pays européens pour rendre hommage à ce moment fondateur que fut le 9 mai 1950. C'est au Conseil européen de Milan, en juin 1985, que les Etats membres se sont mis d'accord sur cette date symbolique.





Source : http://www.feteleurope.fr/





La déclaration du 9 mai 1950





"La paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent. La contribution qu'une Europe organisée et vivante peut apporter à la civilisation est indispensable au maintien des relations pacifiques.




En se faisant depuis plus de vingt ans le champion d'une Europe unie, la France a toujours eu pour objet essentiel de servir la paix. L'Europe n'a pas été faite, nous avons eu la guerre. L'Europe ne se fera pas d'un coup, ni dans une construction d'ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d'abord une solidarité de fait. Le rassemblement des nations européennes exige que l'opposition séculaire de la France et de l'Allemagne soit éliminée : l'action entreprise doit toucher au premier chef la France et l'Allemagne.





Dans ce but, le gouvernement français propose de porter immédiatement l'action sur un point limité, mais décisif : Le Gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production franco-allemande du charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune, dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d'Europe. La mise en commun des productions de charbon et d'acier assurera immédiatement l'établissement de bases communes de développement économique, première étape de la Fédération européenne, et changera le destin des régions longtemps vouées à la fabrication des armes de guerre dont elles ont été les plus constantes victimes.





La solidarité de production qui sera ainsi nouée manifestera que toute guerre entre la France et l'Allemagne devient non seulement impensable, mais matériellement impossible. L'établissement de cette unité puissante de production ouverte à tous les pays qui voudront y participer, aboutissant à fournir à tous les pays qu'elle rassemblera les éléments fondamentaux de la production industrielle aux mêmes conditions, jettera les fondements réels de leur unification économique. Cette production sera offerte à l'ensemble du monde, sans distinction ni exclusion, pour contribuer au relèvement du niveau de vie et au progrès des œuvres de paix. L'Europe pourra, avec des moyens accrus, poursuivre la réalisation de l'une de ses tâches essentielles : le développement du continent africain.





Ainsi sera réalisée simplement et rapidement la fusion d'intérêts indispensable à l'établissement d'une communauté économique et introduit le ferment d'une communauté plus large et plus profonde entre des pays longtemps opposés par des divisions sanglantes. Par la mise en commun de production de base et l'institution d'une Haute Autorité nouvelle, dont les décisions lieront la France, l'Allemagne et les pays qui y adhéreront, cette proposition réalisera les premières assisses concrètes d'une Fédération européenne indispensable à la préservation de la paix.





Pour poursuivre la réalisation des objectifs ainsi définis, le gouvernement français est prêt à ouvrir des négociations sur les bases suivantes. La mission impartie à la Haute Autorité commune sera d'assurer dans les délais les plus rapides : la modernisation de la production et l'amélioration de sa qualité ; la fourniture à des conditions identiques du charbon et de l'acier sur le marché français et sur le marché allemand, ainsi que sur ceux des pays adhérents ; le développement de l'exportation commune vers les autres pays ; l'égalisation dans les progrès des conditions de vie de la main-d'œuvre de ces industries. Pour atteindre ces objectifs à partir des conditions très disparates dans lesquelles sont placées actuellement les productions de pays adhérents, à titre transitoire, certaines dispositions devront être mises en œuvre, comportant l'application d'un plan de production et d'investissements, l'institution de mécanismes de péréquation des prix, la création d'un fonds de reconversion facilitant la rationalisation de la production. La circulation du charbon et de l'acier entre les pays adhérents sera immédiatement affranchie de tout droit de douane et ne pourra être affectée par des tarifs de transport différentiels.





Progressivement se dégageront les conditions assurant spontanément la répartition la plus rationnelle de la production au niveau de productivité le plus élevé. A l'opposé d'un cartel international tendant à la répartition et à l'exploitation des marchés nationaux par des pratiques restrictives et le maintien de profits élevés, l'organisation projetée assurera la fusion des marchés et l'expansion de la production. Les principes et les engagements essentiels ci-dessus définis feront l'objet d'un traité signé entre les Etats. Les négociations indispensables pour préciser les mesures d'application seront poursuivies avec l'assistance d'un arbitre désigné d'un commun accord : celui-ci aura charge de veiller à ce que les accords soient conformes aux principes et, en cas d'opposition irréductible, fixera la solution qui sera adoptée.





La Haute Autorité commune chargée du fonctionnement de tout le régime sera composée de personnalités indépendantes désignées sur une base paritaire par les Gouvernements ; un Président sera choisi d'un commun accord par les autres pays adhérents. Des dispositions appropriées assureront les voies de recours nécessaires contre les décisions de la Haute Autorité. Un représentant des Nations Unies auprès de cette Autorité sera chargé de faire deux fois par an un rapport public à l'O.N.U. rendant compte du fonctionnement de l'organisme nouveau notamment en ce qui concerne la sauvegarde de ses fins pacifiques.


L'institution de la Haute Autorité ne préjuge en rien du régime de propriété des entreprises. Dans l'exercice de sa mission, la Haute Autorité commune tiendra compte des pouvoirs conférés à l'Autorité internationale de la Ruhr et des obligations de toute nature imposées à l'Allemagne, tant que celles-ci subsisteront."

Robert Schuman

INFO +

Si vous souhaitez comprendre le Traité de Lisbonne, aller sur le site : http://www.robert-schuman.eu/, vous trouverez des fiches explicatives à ce sujet.
La BCE laisse son principal taux inchangé
Jeudi 08 mai 2008



La Banque centrale européenne (BCE) a décidé de laisser son principal taux inchangé à 4 %, conformément aux attentes des marchés. Les prix à la consommation augmentent de plus de 3 % en zone euro.







La Banque centrale européenne (BCE) a décidé jeudi de laisser son principal taux inchangé à 4%, a annoncé un de ses porte-parole, conformément aux attentes des marchés.Le président de l'institut monétaire Jean-Claude Trichet doit expliquer la décision du conseil des gouverneurs lors d'une conférence de presse, qui se tient à Athènes.Les gardiens de l'euro se réunissent traditionnellement deux fois par an dans l'une des capitales des Quinze Etats membres de la zone euro.Le Français va sans doute mettre de nouveau en garde contre les risques d'une surchauffe inflationniste, estiment les économistes. Les prix à la consommation augmentent de plus de 3% en zone euro, bien au delà du seuil de tolérance de la BCE (un peu moins de 2%). Il ne manquera pas non plus de dénoncer les menaces d'un dérapage durable des prix alimenté par des hausses de salaires élevées en zone euro. Pour la BCE, la lutte contre l'inflation est la priorité absolue et constitue la meilleure contribution que la politique monétaire peut apporter à la croissance.

La Banque d'Angleterre (BOE) a également laissé jeudi son taux directeur inchangé à 5%, une décision qui était largement attendue par les analystes. Elle l'a justifié par les menaces que fait peser l'inflation sur l'économie britannique.


Source : france24.com

Où va la France avec cette décision !!!

jeudi 8 mai 2008

Lisbonne : plainte pour un référendum en Angleterre déclarée recevable !


Le 21 avril 2008, Stuart Wheeler, un des hommes les plus riches du Royaume-Uni, va saisir demain la Cour suprême anglaise pour tenter d’annuler la décision du gouvernement de Londres de ratifier le Traité de Lisbonne par voie parlementaire.
En tout cas, selon le quotidien britannique le Telegraph d’aujourd’hui, sa contestation pourrait retarder la ratification du traité de plusieurs mois. La procédure, dont le coût s’élève à 750000 livres, a été financée par des dons privés et par la fortune personnelle de M. Wheeler, qui dirige une entreprise spéculant sur les marchés.
Juridiquement, sa démarche se fonde sur le fait que le Traité de Lisbonne ne fait que reprendre l’essentiel du Traité constitutionnel européen (TCE). Et puisque le gouvernement britannique s’était engagé à organiser un référendum sur ce traité, avant le rejet français et néerlandais, on peut arguer qu’aujourd’hui, il est tenu d’organiser un référendum sur le nouveau traité.
Ironiquement, pour son conseil juridique, Wheeler a fait appel au bureau d’avocats de Cherie Blair, la femme de l’ancien premier ministre Tony Blair, dont l’élection comme président de l’UE devient de plus en plus improbable.
Le 2 mai, Stuart Wheeler, le millionnaire conservateur anglais qui a lancé une action en justice pour obliger le gouvernement de son pays à respecter son engagement d’organiser un référendum sur le Traité de Lisbonne, a vu sa plainte déclarée recevable par la Cour suprême anglaise.
Le ministère des Affaires étrangères a essayé de minimiser l’affaire en expliquant que « les eurosceptiques radicaux avaient lancé des procédures judiciaires similaires pour les autres traités, ce cas n’est donc pas une surprise et elles ont en fin de compte toutes échoué. »
Ce qui n’empêche que le cas devrait être étudié les 9 et 10 juin prochains, soit deux jours avant le référendum irlandais. Voilà de quoi étayer un peu plus le débat…

Résumé des fondements juridiques (disponible en pdf sur : http://www.29mai.eu/ )

Le traité de Lisbonne a été ratifié le 13 février (JO 14 février). La lutte politique va continuer dans d’autres pays européens, notamment en Irlande ou un référendum est prévu. Toutefois, il faut bien avoir conscience que même dans le cas où l’Irlande rejetterait le traité de Lisbonne cela ne signifierait pas que le texte est rejeté définitivement : l’Irlande avait rejeté le traité de Nice par référendum et a été contraint d’organiser un second vote sur le même texte pour finalement l’adopter. Comme ils l’avaient dit, il n’y a pas de plan B, pas d’alternative.

Il est toutefois possible de créer un rapport de force européen et lutter pour changer les règles de fonctionnement de l’Union européenne. Comment créer un rapport de forces ? Il est possible de porter plainte collectivement devant la Cour Européenne des droits de l’Homme (CEDH) contre cette ratification illégale. Il est très important d’être nombreux et d’être international afin de montrer à la Cour que notre plainte s’appuie sur un véritable mouvement populaire qui n’est pas cantonné à la France. Pour le moment 1000 personnes ont porté plainte en France.
Nous avons pris des contacts, au Danemark, en Belgique, en Irlande, mais les plaintes ne sont pas encore lancées dans ces pays.

Sur quelle base juridique est-ce que l’on peut contester la ratification du traité de Lisbonne ?

L’article 3, protocole 1, de la Convention européenne des droits de l’Homme prévoit que les Etats doivent s’engager à « organiser des élections libres au scrutin secret dans des conditions qui assurent la libre expression du peuple sur le choix des représentants au corps législatif ». Il faut donc que nous convainquions les juges de Strasbourg que premièrement le traité de Lisbonne a la même valeur qu’une loi française. Ce n’est pas très difficile parce que les traités ont la primauté.
Ils s’appliquent comme des lois. En outre la Cour a déjà reconnu dans sa jurisprudence que le droit communautaire était une loi au sens de l’article P1-3 (CEDH, Matthews, 1999).
Il faut ensuite que nous démontrions à la Cour que les conditions dans lesquelles le traité a été élaboré et ratifié n’ont pas assuré la libre expression du peuple sur le choix des représentants au corps législatif.

En premier lieu on peut remarquer que le Traité de Lisbonne est identique au traité constitutionnel.

Or ce traité a été rejeté par les français et les néerlandais. Adopter le même texte viole la liberté d’expression démocratique et le principe de parallélisme des formes (Code de bonne conduite en matière référendaire, commission de Venise, janvier 2007).

En second lieu, il existe des indices montrant que le traité de Lisbonne a été rédigé dans une forme volontairement illisible et présenté comme purement technique dans le but d’éviter l’organisation de référendums en vue de sa ratification. M. Le président. Nicolas Sarkozy a d’ailleurs déclaré le dimanche 10 février :

« Pour convaincre tous nos partenaires d’accepter ce nouveau traité simplifié que nous leur proposions et qui n’était plus une Constitution, il fallait qu’en cas d’accord nous nous engagions à le faire approuver par voie parlementaire. Si cette condition n’avait pas été remplie, aucun accord n’aurait été possible. »

(Allocution de Monsieur le Président de la République après le vote de la loi autorisant la ratification du Traité de Lisbonne Palais de l’Elysée Dimanche 10 février 2008 - l’intégralité du discours est disponible sur elysee.fr)

Cette déclaration publique et officielle montre que le choix de la voie parlementaire était imposé par les autres Etats membres afin d’empêcher le rejet du texte. Ceci confirme l’existence de ce que Michel Soudais de Politis a appelé « la clause secrète de Lisbonne ».

Enfin, en dernier lieu, la procédure même suivie pour adopter le traité de Lisbonne n’assure pas la libre expression du peuple sur le choix du corps législatif.
La Conférence intergouvernementale (CIG) qui a adopté le texte n’est pas un organe législatif élu au suffrage universel. Ce sont des représentants de l’exécutif. Ils n’ont pas la légitimité suffisante pour rédiger des lois qui ne peut être conférée que par le suffrage universel. La ratification ultérieure par les parlements nationaux ne permet pas de réparer ce vice fondamental. Il est vrai que les parlements nationaux sont élus au suffrage universel. Mais ils n’ont absolument pas le pouvoir de modifier et encore moins rejeter les traités qui leur sont soumis pour ratification. Ils ne participent pas à l’élaboration du texte. Ils doivent simplement le ratifier.

En cas de refus, le texte n’est pas rejeté. Il sera soumis une nouvelle fois au parlement jusqu’à obtenir la décision correcte.

La ratification du traité de Lisbonne révèle le caractère antidémocratique du fonctionnement actuel de l’Union Européenne. Ce que nous pouvons dire en portant plainte collectivement de façon internationale c’est que nous voulons une autre Europe qui fonctionne sur la base du vote des peuples.


lundi 24 mars 2008

La BCE se prépare à une crise financière

La BCE se prépare à une crise financière plus dure que prévu
Mercredi 19 mars 2008


















Plusieurs responsables de banques centrales européennes estiment que les remous sur les marchés financiers sont bien plus puissants qu'ils ne le pensaient jusqu'alors.




Les remous sur les marchés financiers sont bien plus puissants qu'on ne le pensait jusqu'alors et il paraît peu vraisemblable que la zone puisse s'en tirer indemne, ont constaté mercredi plusieurs responsables de banques centrales européennes.
Mais les banquiers centraux sont dans le même temps préoccupés par une inflation nourrie par la flambée des prix des matières premières, alors même que la croissance est en phase de ralentissement.
D'où un dilemne pour la BCE, qui observe le statu quo monétaire alors même que son homologue américaine réduit les taux à tour de bras, à l'exemple des 75 points de base retranchés à son taux d'intervention, ramené à 2,25% mardi.

Dilemne qui semble se traduire aussi par une absence de consensus au sein du Conseil des Gouverneurs de la banque centrale.
Le Belge Guy Quaden et le Luxembourgeois Yves Mersch ont dit tous deux chacun de leur côté que l'économie de la zone euro n'était pas immunisée contre le ralentissement observé aux Etats-Unis et qu'elle porterait la trace des turbulences des marchés financiers.

Tous deux se sont également inquiété de l'instabilité du marché des changes où l'euro a inscrit un nouveau record contre le dollar lundi.
"Pour ce qui concerne l'impact sur l'activité économique des retombées des problèmes du marché immobilier US (...) il s'avère plus puissant et plus durable qu'on ne le pensait tout d'abord", a dit Mersch lors d'une conférence. "C'est à peine si la zone euro et le Luxembourg pourront échapper à l'onde de choc du ralentissement de la demande américaine et éventuellement aux turbulences des taux ce change".
Quaden s'est fait l'écho de ces propos peu de temps après, jugeant "excessifs" les mouvements récents du marché des changes. "La crise du secteur financier aux USA est plus profonde et sans doute plus durable que prévu au premier abord et elle a des conséquence négatives pour l'activité économique aux USA", a-t-il dit, cité par l'agence Market News International.

"Cela étant dit, je note également que l'économie européenne et l'économie belge semblent bien plus résistantes que par le passé mais je n'irais pas jusqu'à dire qu'elles sont à l'abri des évolutions des marchés financiers et des évolutions économiques aux USA".


SCISSION

Ces préoccupations relatives à la croissance tranchent avec le propos résolument anti-inflationniste des Allemands Axel Weber et Jürgen Stark, ce dernier siégeant au directoire, et du Français Christian Noyer.

"Fondamentalement, le message met l'accent sur une scission au sein du Conseil", constate Aurelio Maccario, économiste d'UniCredit. "Certains insistent sur la stabilité des prix, alors que Mersch et Quaden adressent un message identique qui dit que la croissance de la zone euro est remise en cause".

Noyer estime pour sa part que la hausse des prix des matières premières et des produits alimentaires constitue un défit pour la maîtrise de l'inflation et la crédibilité de la politique monétaire.

"A court terme, les récents chocs inflationnistes vont probablement maintenir l'inflation à un niveau élevé durant la majeure partie de 2008", a-t-il dit. "La mondialisation pourrait contenir pour l'avenir des risques inflationnistes plus importants que dans sa première phase".
Quaden, toutefois, n'a pas oblitéré la question de la stabilité des prix, jugeant que les dernières statistiques de la zone euro montrant une inflation annuelle de 3,3% en février, un record, n'étaient "pas bonnes".

Le mandat de la BCE lui fixe un objectif d'inflation tout proche de 2% mais inférieur à ce seuil, un mandat qu'elle n'a pu tenir huit années durant et qu'elle ne paraît pas davantage apte à respecter cette année.
Pourtant, Noyer envisage un "scénario dans lequel après environ deux mois l'inflation reculera dans la zone euro et repassera sous, mais près, des 2%".
Et d'ajouter: "Ces projections reposent sur un scénario de ralentissement économique mondial et de modération des prix des matières premières".

Les projections de l'Eurosystème ont été relevées pour l'inflation de 2008 et de 2009, donnant en moyenne 2,9% et 2,1% respectivement.
L'analyste Macario d'UniCredit pense qu'en définitive la BCE penchera davantage vers le camp des partisans d'une détente monétaire dans la mesure où l'inflation décélèrera.



Source : france24.com

dimanche 16 mars 2008

Réforme de la PAC en 2008

Réforme de la PAC : le Parlement accorde plus de flexibilité aux Etats membres
Publié: jeudi 13 mars 2008


Selon un rapport à l’initiative du Parlement sur une proposition de la Commission visant à réformer la politique agricole commune (PAC) de l’EU, les Etats membres devraient bénéficier de plus de flexibilité pour les décisions relatives aux aides directes. Cette souplesse leur permettrait d’avoir un filet de sécurité en cas de crises majeures.

D’après l’eurodéputé allemand Lutz Goepel (PPE-DE), rapporteur au Parlement sur le rapport, les structures agricoles en Europe sont très variées. Tous les problèmes ne peuvent pas être résolus avec un seul instrument. Le Parlement souhaiterait donc introduire un nouvel instrument flexible à la PAC afin de promouvoir les secteurs locaux et de créer des clauses de sauvegarde de base et une gestion des risques en cas de crise, a-t-il ajouté.
Le rapport, adopté par une extraordinaire majorité (510 voix contre 88 et 80 abstentions) insiste sur le maintien du concept d’une agriculture durable, compétitive et multifonctionnelle. L’objectif principal sera de fournir des produits alimentaires sains et sûrs en quantité suffisante et à des prix raisonnables.

Les eurodéputés ont également appelé la Commission à accorder plus d’attention aux avantages de la PAC et lui a demandé d’élaborer un calcul de rentabilité concernant la sécurité et l’autosuffisance de l’approvisionnement alimentaire et de la conservation des communautés rurales. Ils ont également demandé à l’exécutif européen de comparer les coûts potentiels de la hausse des prix alimentaires pour le consommateur, dus à l’augmentation de la demande mondiale par rapport aux dépenses publiques liées à la politique agricole.
Même si le rapport soutient largement les propositions de la Commission, le Parlement rejette toute réduction du budget total relatif au premier pilier (soutiens du marché agricoles) de la PAC jusqu’en 2013. La Commission propose de réduire le budget du premier pilier au profit du deuxième pilier sur le développement rural.

Le Parlement a également rejeté les limitations à l’aide directe ainsi que toute pratique discriminatoire liée à la taille de l’exploitation agricole et le régime juridique des paiements directs.
En ce qui concerne les quotas laitiers, les eurodéputés reconnaissent qu’il est peu probable que le système actuel soit maintenu au-delà de 2015. Ils demandent donc à la Commission de présenter un plan convainquant pour le secteur des produits laitiers pour l’après 2015, afin de garantir la poursuite de la production de lait dans toutes les régions européennes.
Même si le rapport du Parlement sur ledit « bilan de santé de la PAC » de la Commission n’a pas de valeur contraignante, l’eurodéputé danois Niels Busk (ALDE) a déclaré que la future présidence française avait déjà annoncé qu’elle tirerait les conclusions nécessaires du rapport. Il a ajouté que le Parlement attendait impatiemment les propositions de réforme de Michel Barnier.

L’exécutif européen devrait présenter des propositions législatives plus détaillées pour le bilan de santé de la PAC en mai 2008. Le Parlement sera consulté sur ces propositions qui pourraient être adoptées par les ministres européens de l’Agriculture dès la fin 2008. Si tel est le cas, les réformes entreraient en vigueur immédiatement.

Quel avenir pour l'Europe ?

"Un jour viendra où toutes les nations du continent, sans perdre leur qualité distincte et leur glorieuse individualité, se fondront étroitement dans une unité supérieure et constitueront la fraternité européenne. Un jour viendra où il n’y aura plus d’autres champs de bataille que les marchés s’ouvrant aux idées. Un jour viendra où les boulets et les bombes seront remplacés par les votes".
Il aura fallu plus d’un siècle pour que ce discours prémonitoire et prophétique de Victor Hugo, prononcé en 1849, passe de l’utopie à la réalité. Deux guerres mondiales, d’innombrables conflits intraeuropéens et des millions de morts auront jalonné cet espace de temps et fait perdre parfois jusqu’à toute espérance. Aujourd’hui, la première décennie du XXIe siècle s’ouvre sous de meilleurs auspices. Mais les risques et les défis, s’ils ont changé de nature, restent présents.

L’élargissement de l’Union s’est poursuivi selon le calendrier fixé par les institutions de l’Union.

«L’Europe a enfin pu réconcilier son histoire et sa géographie», a pu souligner une haute personnalité de l’un des nouveaux États membres. À l’avenir,l’Union devrait encore poursuivre son extension. Elle devra d’ici là, en accord avec les opinions publiques, définir ses frontières ultimes, qui seront géographiques, politiques et culturelles.
Le pacte fondateur entre nations souveraines, décidées à partager leurs destins et à exercer ensemble une partie croissante de leur souveraineté, porte sur les attentes les plus profondes des peuples: la paix, la sécurité, la démocratie participative, la justice et la solidarité. Ce pacte est en voie de consolidation sur l’ensemble du continent. Un demi-milliard d’êtres humains ont choisi de vivre sous le règne du droit et en harmonie avec des valeurs séculaires au centre desquelles se situent l’homme et sa dignité.

D’autres défis se présentent, nés de la révolution technologique en cours, qui transforme profondément l’environnement dans lequel les Européens, comme l’ensemble du monde industrialisé, sont appelés à évoluer. L’essentiel est de comprendre que ces défis ont une dimension qui dépasse les frontières traditionnelles. Le développement durable, l’équilibre démographique, le dynamisme de l’économie, la solidarité sociale, les réponses éthiques à apporter aux progrès des sciences du vivant ne peuvent plus être efficacement traités dans le cadre national. La solidarité envers les générations futures est également en jeu.

L'Europe - un marché d'idées.

L’Europe en construction touche désormais l’ensemble du continent, mais elle fait partie d’un monde en profond bouleversement. La planète est à la recherche de ses points d’équilibre. La résurgence des sentiments religieux dans le monde islamique, les épidémies et la famine en Afrique, les tentations de l’unilatéralisme en Amérique du Nord, l’explosion démographique et économique en Asie et les délocalisations industrielles sont autant de phénomènes qui concernent aussi l’Europe. Celle-ci doit à la fois se concentrer sur son propre développement et s’immerger dans la globalisation. L’Union a encore beaucoup de progrès à accomplir avant de s’exprimer d’une seule voix et d’être un acteur crédible sur la scène diplomatique stratégique et politique du monde.

Les institutions de l’Union ont fait leurs preuves, mais elles doivent être adaptées pour faire face à la révolution du nombre et à l’accroissement des tâches de l’Union. Plus le nombre de membres de l’Union s’accroît, plus les forces centrifuges menacent. Les visions d’intérêts à court terme devront s’effacer devant les priorités du long terme. Les acteurs de cette aventure sans précédent doivent mesurer leurs responsabilités en agissant de telle sorte que l’ensemble institutionnel européen continue à fonctionner efficacement. Toute réforme décisive du système actuel doit garantir la pluralité et le respect des différences qui constituent la richesse des nations d’Europe. Elle doit aussi se concentrer sur le processus de décision. La recherche systématique de l’unanimité conduirait à la paralysie. Seul un système politique et juridique accompagné de poids et de contrepoids (checks and balances), et fondé sur le vote majoritaire pourra fonctionner.

La Constitution, adoptée par les vingt-cinq chefs de gouvernements à Rome, en octobre 2004, répond à l’exigence d’une simplification des traités et d’une meilleure transparence des processus de décision au sein de l’Union. Le citoyen doit savoir "qui fait quoi en Europe" pour se sentir concerné, participer aux élections européennes et apporter son soutien à l’idée européenne. La Constitution clarifie les compétences entre l’Union, les États et les régions. Elle établit que la construction européenne se fonde sur une double légitimité: celle des peuples dont peuvent se prévaloir directement les citoyens et celle des États qui reste le cadre légitime des sociétés.
Le cadre constitutionnel dont les vingt-sept États membres décideront finalement de doter l’Union à partir des discussions qui reprendront en 2007 devra être ensuite adopté soit à travers les ratifications parlementaires nationales, soit à travers des consultations populaires directes. En tout état de cause, l’immense effort d’information déjà amorcé et promu en 2006 à l’initiative de la Commission européenne, sous le signe du "Plan D" — comme démocratie, dialogue, débat — doit être poursuivi pour remporter l’indispensable soutien de l’opinion publique européenne.

Union Méditerranéenne

L'Union méditerranéenne de Sarkozy approuvée mais édulcorée par ses partenaires européens


Une belle photo de famille mais une grosse couleuvre à avaler. Au prix d’un important «compromis», Nicolas Sarkozy a réussit à faire passer son projet d’Union pour la Méditerranée auprès de ses partenaires européens.


L’initiative ne se fera pas sans Bruxelles comme le président l’avait envisagé lors de sa campagne en 2007, mais s’inscrira dans la continuité du «processus de Barcelone» initié par l’Union européenne. La Commission européenne et la présidence de l’UE devront travailler d'ici au prochain sommet de juin sur les modalités du projet.


Une relance du processus du Barcelone


Pour vaincre les réticences de plusieurs pays, en particulier de l'Allemagne, la France avait dû toutefois au préalable nettement édulcorer son projet initial. Au final il consistera essentiellement à insuffler un nouvel élan au processus dit de Barcelone sur les partenariats euro-méditerranéen, lancé en 1995 et qui a donné peu de résultats. Paris a notamment accepté que tous les pays de l'UE, et pas seulement les riverains de la Méditerranée comme la France l'envisageait au départ, soient pleinement associés à l'initiative. L'Allemagne ne voulait pas être tenue à l'écart.

«Il a fallu trouver un compromis avec les pays non riverains, dont je comprends parfaitement qu'ils aient envie de se sentir concernés», a reconnu Nicolas Sarkozy. «C'est un compromis, c'est incontestable mais c'est difficile de faire l'Europe sans faire des compromis», a ajouté le président, soudain modeste.


Des projets plus consensuels que politiques.


Le processus de Barcelone est handicapé depuis sa naissance par l'opposition entre Israël et les pays arabes. Une dizaine de pays du sud méditerranéen y sont impliqués: Algérie, Egypte, Israël, Jordanie, Liban, Maroc, Territoires palestiniens, Syrie, Tunisie et Turquie, rejoints depuis 2007 par la Mauritanie. La Libye a un statut d'observateur.

Le Premier ministre slovène Janez Jansa a relativisé l'ambition politique de l'Union pour la Méditerranée. «Les nouvelles idées que contient le projet ne visent pas à trouver une solution aux problèmes du Proche-Orient ou aux problèmes entre Israéliens et Palestiniens. Il y a d'autres instruments» pour cela, a-t-il dit. L'idée désormais est de se concentrer sur une série de projets concrets, notamment dans le secteur de l'environnement.


L'Union doit être officiellement lancée le 13 juillet lors d'un sommet rassemblant tous les Etats de l'UE et les pays riverains du sud, sous présidence française de l'Union européenne. Outre la définition précise des projets de l'Union se posera une autre difficulté: la question du financement des projets. Plusieurs des partenaires de la France n'entendent pas débourser un euro de plus que ce qui est déjà prévu pour la Méditerranée.


Source : 20minutes.fr

mardi 12 février 2008

Allocution du président : sitôt prononcée, déjà oubliée.........



Avant son départ en Guyane, le président a fait une surprise à ses concitoyens : une allocution sur l'adoption du Traité de Lisbonne. Un sujet dont il voulait éviter qu'il fasse l'objet d'un débat public. Une réussite…


Certes Nicolas Sarkozy traverse une très mauvaise passe, les résultats se font attendre, la Sarkozie est aux abois, le rapport Attali s'est révélé potentielle étincelle, la communication du président de la République, jugée révolutionnaire par les experts du genre, se révèle un fiasco lorsqu'il s'agit de faire passer aux Français un message fort.
Comme souvent dans pareils cas, c'est en convoquant l'Europe que le président a tenté de reprendre la main et un peu de hauteur. En son temps déjà, François Mitterrand, passé le difficile tournant de la rigueur en 1983, avait lancé le chantier de la construction européenne aux côtés du chancelier Helmut Kohl. Elargissement de la communauté européenne, renforcement des liens franco-allemands et adoption du Traité de Maastricht qui vit la naissance de l'union européenne.

Incapable de répondre, à court terme, aux inquiétudes des Français, Nicolas Sarkozy tente le même pari. Pour le moins osé : le projet européen ne suscite plus le même enthousiasme que sous l'ère Mitterrand, plutôt un profond scepticisme voire, plus grave, un total désintérêt qui confine pour certains au rejet. L'intervention solennelle du président en était la meilleure preuve : une litanie de clichés, à peine prononcés déjà oubliés et très peu commentés. Avec toujours ce message subliminal qui sonne comme un aveu de faiblesse politique : c'est désormais au niveau européen que se prennent les décisions politiques. L'argument est d'autant plus redoutable qu'il est pertinent. Et se défausser sur le « niveau européen », lorsqu'on s'est présenté comme le président qui allait reprendre la main, l'est d'autant plus.

Le retour –sans le peuple- de la France en Europe ?

Dans son allocution, le président s'est prêté à un rude exercice de louvoiement rappelant que la voie parlementaire avait été clairement proposée aux Français durant la campagne présidentielle et que, après le rejet de la Constitution par référendum, il n'était pas question de demander au peuple français de « se déjuger ».

C'est donc le Congrès réuni à Versailles qui a déjugé le peuple de France. Une procédure que Nicolas Sarkozy n'a pas hésité à qualifier de « succès » ajoutant qu'elle annonçait « le retour politique de la France en Europe ». Un retour malgré le peuple.

L'Europe pour faire diversion

Par delà les mots, domaine où le président parvient toujours à faire à peu près illusion, quels objectifs ?
Le Président a enfoncé les portes ouvertes sur le projet européen : une Europe plus protectrice, « grande puissance, faisant valoir son point de vue et défendant ses intérêts, comme le font toutes les autres grandes puissances dans le monde ». Il a également souhaité que la présidence française, qui démarrera le 1er juillet prochain, propose à ses partenaires « une stratégie de développement durable, une politique commune de l'immigration, une défense européenne et une refondation de la politique agricole ».

Du Sarkozy pur et dur. Quand une séquence ne prend pas (pouvoir d'achat, politique de civilisation), une seule solution : allumer aussitôt un contre-feu pour faire diversion. C'est désormais vers l'Europe qu'il va donc falloir se tourner. A ce détail près qu'il faudra, sans doute, beaucoup plus que quelques beaux discours sur l'Europe de la défense, une politique commune de l'immigration, et la Politique agricole commune (PAC) pour redonner du souffle à un projet politique européen qui reprend péniblement sa marche en avant à la seule condition que les peuples sensés composés cette union ne soient écartés de sa mise en œuvre. Construire une union qui se voudrait puissante en s'exonérant de la légitimité des peuples qui la composent. Voilà une belle preuve d'impuissance.


Mardi 12 Février 2008
Régis Soubrouillard

Source : Marianne.fr


Pour rappel, la France est à la tête de l'Europe, le 1er juillet 2008 !!!!

jeudi 7 février 2008

Ratification du Traité de Lisbonne aujourd’hui à l’assemblée nationale


Europe : Mathus, Montebourg et Nesme n’approuveront pas le texte


Le 29 mai 2005, la Saône-et-Loire s’était exceptionnellement démarquée de la moyenne nationale en votant non à 59,30 % contre le traité constitutionnel européen (54,95 % en France). Aujourd’hui, un autre traité, similaire sur la forme, va être soumis au vote des députés et des sénateurs. Comment voteront les élus du département ?

L’Assemblée nationale et le Sénat se prononcent aujourd’hui sur le projet de loi autorisant la ratification du Traité européen de Lisbonne. Parmi les neuf parlementaires de Saône-et-Loire, deux, les députés socialistes Didier Mathus et Arnaud Montebourg, ne prendront pas part au vote. Le député UMP Jean-Marc Nesme s’abstiendra. Tous les autres devraient approuver le texte, conformément à leur opinion exprimée lors du référendum de 2005.

Jean-Marc Nesme, député du Charolais-Brionnais, sera vraisemblablement l’un des rares parlementaires de droite à choisir l’abstention. Explication : l’annexion au traité de la Charte européenne des droits fondamentaux. « Cette charte possède une valeur juridique contraignante pour les Etats signataires et elle dépossède le Parlement de ses prérogatives en matière de droit des personnes et de droit de la famille. Elle ouvre la porte à la dépénalisation de l’euthanasie, au suicide médicalement assisté, au mariage et à l’adoption homosexuels. Elle est contraire à la Déclaration universelle des droits de l’Homme et à la Convention internationale des droits de l’enfant adoptée en 1989… » Jean-Marc Nesme se pose la question de la « légitimité de la charte par rapport aux textes internationaux votés à l’unanimité par les Etats membres de l’ONU ». Mais il ne dira pas non au traité, parce qu’il le juge « porteur d’améliorations du fonctionnement de l’Europe ». De son côté, Jean-Paul Anciaux votera oui, sans états d’âme. Le député de la 3e circonscription salue « la performance d’avoir réussi que 26 autres Etats votent le même document ». « On sort de cette crise dans de bonnes conditions, et c’est à porter au crédit du Président de la République et du gouvernement. Qu’auraient pensé nos partenaires européens si à la veille de prendre la présidence de l’Europe, nous n’avions pas ratifié le traité ? » 59 % des électeurs de Saône-et-Loire se sont cependant prononcés contre le texte originel en 2005. Mais le parlementaire estime qu’il n’y a pas décalage avec l’opinion : « ces 59 % n’ont pas tous voté contre l’adoption de la Constitution, ils ont réagi à la situation politique du moment. On aurait dû dès cette époque recourir au Parlement, car le Parlement représente la nation… »
À gauche, la situation apparaît confuse, avec un Parti socialiste divisé : lors du vote, lundi, sur la révision de la Constitution préalable à la ratification, 153 parlementaires, soit plus de la moitié des groupes socialistes de l’Assemblée et du Sénat, n’ont pas suivi les consignes d’abstention données par la direction du PS (121 ont voté contre, 32 pour).

Didier Mathus, Arnaud Montebourg et Christophe Sirugue ont tous les trois rejoint le camp du non à l’adoption par la voie parlementaire. « Il n’est pas honnête de contourner le vote du peuple par la voie parlementaire. Je maintiens l’idée que seul un référendum pouvait statuer à nouveau sur cette question » explique Didier Mathus. « J’ai voté non car je défends la procédure référendaire » ajoute Arnaud Montebourg. Les deux députés, qui s’étaient prononcés contre le traité en 2005, n’ont pas varié. Ils ne prendront pas part au vote aujourd’hui pour ne pas cautionner le choix du Président de la République. « Je trouve ce débat illégitime puisqu’il se substitue au débat qui aurait dû être ouvert avec la population » affirme notamment M. Mathus. Christophe Sirugue a voté lui aussi contre la révision de la constitution préalable à la ratification, - « la position du Parti Socialiste est trop ambiguë pour être défendue, car nous avons porté l’idée d’un référendum lors de la campagne présidentielle »- mais il se prononcera aujourd’hui en faveur du traité de Lisbonne. « Je distingue bien la méthode et le fond. Sur le fond, ce texte représente une avancée pour l’Europe. J’étais favorable au oui en 2005, je n’ai pas changé ».

Propos recueillis
par J-Ph. Chapelon

Ph. Baumel : « le peuple trahi »
Philippe Baumel, président des élus socialistes et républicains de Saône-et-Loire dénonce, dans un communiqué, « le peuple trahi ». « Le peuple dit non, qu’à cela ne tienne, les institutions vont dire oui, quand même, sans sourciller. À partir de là, incontestablement, sera nourri une fois de plus le rejet, le repli, d’une part croissante des électeurs qui ne peuvent que constater que leur avis n’est pas respecté, que leur vote est nié » écrit M. Baumel. Le président de l’UDESR parle d’un « déni de démocratie ». Evoquant le « non » des parlementaires socialistes de S.-et-L. à la révision constitutionnelle, il l’assimile à un « acte de résistance, dans un contexte où l’essentiel semble atteint dans nos institutions, c’est-à-dire le respect du vote du peuple ».

Source : JSL 07/02/2008

mercredi 6 février 2008

Le Traité de Lisbonne adopté par le Congrès de Versailles



Le Traité de Lisbonne, ou le déshonneur des démocrates

Le Congrès a adopté lundi 4 février la réforme de la Constitution qui permettra l'adoption du Traité de Lisbonne. Histoire d'une défaite… en chantant.

L'affaire est entendue : l'adoption par le Congrès du Traité de Lisbonne montre que les élites ont bien intégré le «non» au référendum de 2005. Mais cela ne signifie pas pour autant que les leçons tirées soient favorables au peuple et à la démocratie.
Du côté des médias, à la notable exception près de Libération et de France Inter, en nette rupture avec leur européisme béat qui avait choqué leurs lecteurs en 2005, l'affaire du référendum a été traitée avec l'indifférence et la discrétion souhaitée par le pouvoir et l'opposition désireux d'éviter tout débat. Ainsi Le Figaro du 4 mai ne traite le vote du Congrès que comme une sorte de « vote technique » et Le Monde quant à lui ne mentionne même pas le vote.

Une opposition un peu perdue
Un effort de mémoire suffit pour se rappeler la déclaration de Nicolas Sarkozy au lendemain du référendum sur le Traité constitutionnel européen, telle que France Inter l'a rediffusée lundi matin 4 février. Sa déclaration, un peu solennelle, manifestait son écoute et son respect à l'égard du vote des Français. Principale leçon tirée par le Président, dès son entrée en fonction : les affaires européennes sont trop sérieuses pour être laissées au bon vouloir du peuple. En revanche, le Président a fait le pari de convaincre son opposition de valider l'adoption en force, via le Congrès, d'un texte dont son principal inspirateur lui-même, Valéry Giscard d'Estaing, a déclaré qu'il était l'exacte reproduction du TCE.
Ce pari a, hélas, été gagné facilement par le Président. François Bayrou ne s'est guère exprimé sur le sujet, et le PS a raté une occasion de se réconcilier avec les nonistes et de ressouder ses propres rangs. Il aurait suffi aux socialistes de défendre une position commune aux partisans du « oui » et aux partisans du «non» : l'exigence d'un référendum, puisque la candidate Ségolène Royal s'était engagée à soumettre tout projet de nouveau traité au suffrage universel.
Mais non ! Entre la solidarité avec les élites et le principe démocratique, la majorité des socialistes, y compris certains partisans du «non» comme Arnaud Montebourg, ont choisi : ce sera «oui» à Sarkozy et «non» au référendum.

Une image décourageante de la démocratie
Lundi matin sur France Inter, Pierre Moscovici n'était pas à la fête pour justifier ce choix. Comment expliquer la position du PS, favorable à un référendum alors qu'il n'a pas agi de la seule façon qui pouvait l'imposer : voter «non» à la réforme de la constitution pour obliger le Président à organiser un référendum. Ce que Libération appelle « le dernier tour de piste des nonistes » aurait pu être la première victoire de l'opposition. Jean-Luc Mélenchon a raison de dire : « on aurait pu faire mettre un genou à terre à Sarkozy. Il va gagner, pas par sa force mais par nos faiblesses. »
En avalisant le Traité de LIsbonne, la droite et la gauche française ne commettent pas seulement une forfaiture, ils se mettent durablement en position d'impuissance. Ce qui les conduira le président de la République à déplorer l'euro fort sans pouvoir influer sur la Banque centrale européenne, ou, le PS à dénoncer l'absence de fiscalité européenne sans pouvoir l'imposer à la Commission de Bruxelles.
La droite comme la gauche spéculent sur les facultés d'oubli de la population. Espérons qu'ils se trompent : Cécilia Sarkozy en tête de gondole des livres vendus, Ségolène Royal à Vivement Dimanche et le mariage à l'Elysée dessinent une image dégradée et décourageante de la démocratie française. Ce n'est pas en regardant ailleurs que l'on contribuera à son renouveau. Il ne nous reste plus qu'à espérer des Irlandais ou des Anglais qu'ils disposent le grain de sable utile à la préservation de la souveraineté populaire.


Mardi 05 Février 2008 - 00:05
Philippe Cohen

Source : Marianne.fr

mardi 15 janvier 2008

Traité de Lisbonne : le PS ira au Congrès à Versailles mais s’abstiendra


Les socialistes demanderont ensuite un référendum à l’Assemblée lors du vote sur le traité proprement dit, et voteront la ratification. Les «nonistes» grognent.


Finalement, pas de boycott, mais l’abstention. Le groupe socialiste à l'Assemblée en a décidé ainsi ce midi. Lors du Congrès du Parlement à Versailles, le 4 février, ils s’abstiendront sur la réforme constitutionnelle, préalable nécessaire à la ratification du traité de Lisbonne. Un revirement total sur la position initiale de la direction du parti.

«Nous irons à Versailles et on s'abstiendra», a déclaré le président du groupe Jean-Marc Ayrault, à l'issue de la réunion hebdomadaire du groupe. Il a précisé que «68 députés socialistes présents se sont prononcés pour l'abstention, 30 pour le non et 8 se sont abstenus».

Jean-Marc Ayrault avait lui-même, le 8 janvier, annoncé le boycott du Congrès par les socialistes, provoquant de vives dissensions au sein du parti.

Le premier secrétaire François Hollande, avait lui-même endossé cette position, avant de souligner que les élus socialistes auraient sur cette question la «liberté de conscience».

«J'ai bien vu qu'elle (cette proposition) n'était pas majoritaire et consensuelle» , a reconnu aujourd’hui Jean-Marc Ayrault lors d'un point de presse.

Contortions

Mais s’en tenir là serait trop simple. Les socialistes présenteront ensuite une motion référendaire (pour demander un référendum) lors de l'examen, le 6 février à l'Assemblée nationale, du projet de loi de ratification du traité de Lisbonne proprement dit. Ils voteront cette ratification respectant en cela «la décision majoritaire du PS de ratifier le traité». Vive les contorsions.

«Mon souci, c'était à la fois la cohérence du Parti socialiste et aussi sa cohésion. Nous avons réussi dans le débat de ce matin à dépassionner nos échanges», s'est félicité Jean-Marc Ayrault.

«Le PS a décidé de ratifier ce projet ce qui ne l'empêche pas de réclamer que le peuple français puisse se prononcer», a-t-il résumé.

«Au moment du vote de notre motion référendaire, le 6 février, si elle n'est pas retenue, ce qui est probable vu le rapport de force, c'est la majorité UMP qui prendra la responsabilité de ne pas consulter à nouveau le peuple français par référendum»,

Mais si Jean-Marc Ayrault affirme que son «souci» est la «cohésion» du Parti socialiste, il ne s’est pas privé de dénoncer les «nonistes», partisans de se rendre au congrès pour voter contre la révision.

«Certains pensent que si on rejetait la modification constitutionnelle, cela provoquerait un référendum. C'est inexact. Cela provoquerait une crise profonde qui ne déboucherait sur rien. Le traité de Lisbonne ne pourrait plus être soumis à ratification», a-t-il argumenté. «Nous ne prendrons pas la responsabilité au PS de provoquer une crise en Europe».

Emmanuelli : «Moi, j'irai à Versailles et je voterai non»

«On fait croire qu'il y a une minorité de blocage possible à Versailles, elle n'existe pas politiquement», selon lui, alors que Jean-Luc Mélenchon l’affirme.

Les divisions subsistent quoi qu’il en soit au sein du PS. Des partisans du non - Jean-Luc Mélenchon et Henri Emmanuelli - ont défendu leur position ce matin lors de conférences de presse.

«Moi, j'irai à Versailles et je voterai non», a ainsi déclaré Henri Emmanuelli. S'abstenir, «ça laisse les mains libres à Nicolas Sarkozy» pour que le traité soit ratifié sans que le peuple soit consulté par référendum, selon le député des Landes.

Rappelant que «les trois quarts de l'électorat de gauche et la majorité de l'électorat socialiste s'étaient prononcés pour le non» lors du référendum de 2005, il a déclaré que «la question est de savoir si le PS veut rester en phase avec son électorat».

Henri Emmanuelli a laissé entendre que les partisans d'un référendum à tout prix pourraient ne pas participer au vote sur la ratification du Traité de Lisbonne. «S'il n'y a pas de référendum, aller voter à l'Assemblée n'a plus beaucoup de sens», pour l’ancien président de l’Assemblée nationale. A l’évidence, la question européenne reste une question de discorde pour les socialistes.

Source : Libération 15/01/2007